Pour une évangélisation connectée
Pour une évangélisation connectée
Chaque année, l’Institut envoie ses étudiants en stage d’évangélisation pour une semaine. Cette formation très pratique se fait en étroite collaboration avec diverses Églises de France. Pour 2020-21, en raison de la situation sanitaire, ce stage a pris une tout autre allure… En effet, Patrice Kaulanjan, son responsable, a initié avec l’aide de certains responsables d’œuvres ou d’Église spécialisés dans le domaine, une formule « connectée » qui laissait place à la théorie et à la pratique. Retour sur cette expérience innovante via cinq questions posées aux étudiants…
1/ COMMENT AS-TU VÉCU CETTE SEMAINE ?
Une bonne semaine d’évangélisation ! Le format Zoom approprié… Les intervenants étaient très intéressants, chacun apportant un regard complémentaire sur la façon d’utiliser le digital dans l’évangélisation.
J’aurais préféré vivre cette formation en présentiel, qu’elle puisse se dérouler normalement en permettant aux étudiants d’aller dans différentes Églises pour vivre l’expérience à 100 %. Mais avec la crise sanitaire, cela a tout compliqué, donc pour une première fois c’était une bonne chose.
Très bien ! Après un an sur Zoom, il y a deux choses à dire : l’une, c’est que l’on s’habitue à ce rythme, qu’on prend ses petites habitudes ; l’autre, c’est que l’on attend impatiemment le jour où l’on peut se retrouver sur place avec le prof et les étudiants ! Très contente donc d’avoir enfin un cours où nous étions tous réunis ! Mais (à ma grande déception, et celle des intervenants certainement), nous n’étions en général qu’une petite dizaine avec la caméra allumée… C’est triste ! Je voulais voir tout le monde, et cela n’a vraiment pas été le cas. Si c’était à refaire : avec plus de visages, s’il-vous-plaît
2/ QU’EST-CE QUE CELA T’A APPORTÉ ?
Un autre regard sur l’évangélisation digitale. Les outils qui nous ont été donnés, comme l’utilisation du site « Canva », m’ont permis de pouvoir diversifier ma façon de partager l’Évangile. Créer des vidéos, améliorer mes publications Instagram, de manière plus pertinente et percutante m’a bien plu.
De me rebooster par rapport à l’évangélisation digitale. En effet, c’est quelque chose que je faisais déjà via Instagram, en partageant sous différents formats, l’Évangile. Les 2 premiers jours, nous avons entendu des témoignages vraiment très édifiants et encourageants, cela m’a vraiment motivée à continuer d’évangéliser sur les réseaux sociaux.
J’aimerais dire « un autre regard sur l’évangélisation », mais en 3 ans à l’IBN, on a déjà entendu beaucoup de choses sur l’évangélisation d’aujourd’hui. Il y a des informations qui se répètent, mais l’avantage de cinq jours de formations sur ce sujet, c’est que l’on approfondit divers points. Ce qui était particulièrement pertinent, c’est l’apport sociologique et historique : nous devons connaître un minimum l’Histoire de notre pays, sa propre Histoire des religions et celle de l’Église. « Les évangéliques sont souvent très forts avec le message à transmettre, mais ont du mal avec le contexte ! » (Jean-Claude Girondin). Eh oui, notre passé compte… pour regarder en avant ! Concernant notre présent (et le présent en devenir), nous avons approfondi le thème de la jeunesse et d’Internet. Nous ne pouvons plus nous en passer aujourd’hui, même si tout le monde ne doit pas être « pro » des réseaux sociaux. Mais, nous ne pouvons plus nous permettre d’être trop en retard non plus : la société actuelle est ce qu’elle est, et dans le passé, chaque responsable d’Église et chaque chrétien tout simplement a dû s’adapter à son époque.
3/ TON REGARD SUR L’ÉVANGÉLISATION « DIGITALE »…
Je pense qu’aujourd’hui la communication passe en grande partie par le digital. J’ai beaucoup d’amis non-croyants sur mes comptes Instagram ou Facebook. Pouvoir réaliser des publications en lien avec l’Évangile est pertinent. Je dirais même que l’évangélisation digitale est devenue indispensable. Tous les moyens de communication sont bons pour répandre la Bonne Nouvelle et interroger nos contemporains sur leurs destinées.
Née dans les années 80, je n’ai pas grandi avec l’ordinateur… c’est venu tout doucement (ou tout rapidement !) alors que je
grandissais. J’avoue donc ne pas être totalement « branchée » parce que la vie ne se résume pas à une vie devant les écrans. Mais, je comprends l’importance et la pertinence de ces réseaux aujourd’hui. Ils atteignent énormément de personnes, en peu de temps, et dans le monde entier. Néanmoins, l’évangélisation par format digital ne doit pas se limiter aux écrans. Je pense que ça peut vite devenir une excuse pour ne pas évangéliser en réel, de personne à personne, dans un lieu donné. L’humain a besoin de contact (la crise de Covid nous l’a révélé). Il faut voir l’évangélisation dans sa globalité : les possibilités d’aujourd’hui, et l’humain qui a besoin de voir des réactions, des émotions, de l’enthousiasme, de la joie.
Je pense que c’est vraiment nécessaire surtout dans la génération hyper connectée dans laquelle nous sommes. L’Église aujourd’hui doit être dans l’air du temps et mettre en place des outils pour parler de Jésus sous un format digital. C’est vraiment une grande opportunité pour partager l’Évangile !
Extrait de l’IBphile n°191