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Donne-nous notre pain…

Dieu pain

Donne-nous notre pain…

Demandons au Seigneur le pain dont nous avons besoin !

Remercier pour le pain est une habitude assez répandue en milieu évangélique, mais le demander, beaucoup moins. Est-ce parce que nous n’en manquons pas ou que nous prions très peu le « Notre Père » ? Toujours est-il que nous aurions tout intérêt à le faire. Voici pourquoi.

Demander du pain au Père céleste, c’est reconnaître que, si notre âme est nourrie par le pain de vie qu’est le Seigneur, notre corps a aussi besoin du pain du boulanger pour subsister. C’est le gage d’une piété équilibrée dans laquelle nous nous préoccupons et de la volonté divine —« Que ta volonté soit faite… »— et de la santé de notre être physique —« Donne-nous notre pain… »— mais dans cet ordre. C’est au fond reconnaître que le Dieu créateur nous a fait âme et corps et qu’il prend soin de tout notre être.

Demander notre pain, c’est ensuite croire en la bonté de Dieu à notre égard et la confesser. J’ai suffisamment confiance dans le Seigneur pour croire qu’il me donnera de bonnes choses si je les lui demande (Mt 7.9-11).  Mon expérience personnelle et pastorale me conduit à penser que ce n’est pas toujours aussi simple. En effet, si nous reconnaissons volontiers que Dieu est bon en général, nous peinons souvent à croire qu’il peut s’intéresser à nous en particulier, parce que nous avons une piètre image de nous-même. Insidieusement, nous mettons en cause la grâce divine et revenons à un salut par les œuvres —nous devrions être dignes de l’intérêt qu’Il nous porte— ce qui revient à douter fondamentalement de sa bonté à notre égard. C’est tellement vrai que, quand la tempête souffle dans notre vie, nous murmurons comme Israël au désert (Ex 16.1-3) plutôt que de bénir l’Éternel comme l’a fait Job dans son épreuve (Jb 1.21).

Demander notre pain quotidien (ou de ce jour), c’est enfin reconnaître notre entière dépendance du Seigneur. Nous n’avons pas besoin de sa sollicitude de temps à autre, mais jour après jour. À l’image des Israélites dans le désert qui ne pouvaient faire de provision de manne pour plusieurs jours, nous ne pouvons nous passer d’implorer sa bonté. C’est d’autant plus difficile que nos frigos et nos congélateurs sont pleins et que nous avons des revenus suffisants pour nous approvisionner. Le livre des Proverbes pointe le risque que nous courons : « dans l’abondance, je pourrais te renier et dire : “Qui est l’Éternel ?” » (Pr 30.9).

Pour toutes ces raisons, apprenons en 2024 à demander au Seigneur le pain dont nous avons besoin !

Etienne Lhermenault

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Noël : Le sapin venu de l’Est

Arbre Noël

À NOËL : LE SAPIN VENU DE L’EST !

Le sapin de Noël, une tradition héritée de l’Est protestant !

Qu’est-ce qui se vend, en France, à près de sept millions d’exemplaires en un mois à partir de la fin novembre ?
L’arbre de Noël ! Une tradition héritée de l’Est protestant, dont une première mention figure au livre de comptes de la Bibliothèque Humaniste de Sélestat, en date du 21 décembre 1521. Et c’est au mouvement des Écoles du dimanche qu’on doit d’avoir popularisé cette coutume à partir du milieu du XIXe siècle.

Symbole d’une allégorie naturelle protestante, l’arbre illustrait le sens du message du salut clairement exprimé dans les Évangiles. Dans les Écoles du dimanche, on expliquait que l’arbre vert symbolisait le croyant, présenté par le psalmiste comme un « arbre toujours vert » (Ps 1). Quant aux lumières qui l’ornaient, elles rappelaient l’incarnation du Christ, « lumière du monde » (Jn 8.12), ou « rayonnement de la gloire du Père » (Hb 1.3), venu révéler Dieu le Père et sauver l’homme du péché.1 Une scénarisation de lectures bibliques et de cantiques orchestrait l’entrée de l’arbre illuminée dans la salle où se déroulait la « fête de l’arbre »2 pour toucher les émotions du public autant que son entendement3.

L’arbre était dressé après Noël et illuminé lors d’une grande fête joyeuse. Voici le récit d’une telle fête organisée à Lyon par un jeune chrétien de l’UCJC, en collaboration avec les Écoles du dimanche :

” Pour célébrer Noël avec leurs élèves, jeunes gens et jeunes filles organisèrent une fête, pour laquelle ils demandèrent une des plus grandes salles de Lyon : le Palais Saint-Pierre. L’animateur, qui n’avait pas dix-huit ans, fut accueilli par le Maire, homme libéral, décidé à encourager toute initiative individuelle ou indépendante qui pouvait servir la morale et le relèvement du pays. D’ailleurs, le fils du Maire connaissait bien Ruben Saillens, travaillant lui aussi au Crédit Lyonnais. La demande fut donc accordée. il ne restait plus qu’à trouver l’argent pour donner aux enfants des cadeaux de Noël. On en trouva grâce à la générosité des protestants de Lyon.

Dans un rapport de R. Saillens, daté de 1872 et trouvé à la Bibliothèque Nationale, le fougueux jeune rapporteur s’écrie : « L’argent, Messieurs, est aussi pour nous le « nerf de la guerre », et souvent, ce vil et précieux métal ayant manqué, nous avons dû rogner les ailes ! »

La fête fut un succès. Deux arbres de Noël furent dressés dans la grande salle. Les pasteurs de Lyon prêtèrent leur concours. Les enfants, guidés par les moniteurs et les monitrices, exécutèrent des chants bien réussis. Douze cents spectateurs remplissaient la salle, et de larges distributions de traités furent faites aux enfants et aux adultes4.”

Vous l’avez compris, ce jeune homme n’est autre que Ruben Saillens (1855-1942) qui, à l’âge de la retraite, en 1921, fondera l’IBN…

Belles occasions de témoignage à chacun du vrai sens de Noel durant ce temps de fin d’année, et heureuses fêtes !

Anne Ruolt

Pour aller plus loin :

Gauthey Louis-Frédéric François, « la fête de l’arbre », Essai sur les Écoles du Dimanche, Paris, Agence de la Société des écoles du dimanche, 1858, p. 177‑181   lire en ligne https://www.google.fr/books/edition/Essai_sur_les_%C3%A9coles_du_dimanche/2d08AAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Essai+sur+les+%C3%89coles+du+Dimanche+gauthey&printsec=frontcover 

Rouillard, Philippe, Les fêtes chrétiennes en Occident, Paris, Cerf, 2003,

Ruolt Anne, « Du rôle des fêtes et de la joie comme moyens d’exciter la jeunesse », Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses, , vol. 91, no 4, 2011, p. 525‑548. Lire en ligne  https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2011_num_91_4_1583

Ruolt Anne, « L’arbre de Noël,
ou la leçon de chose protestante », Réforme, , no 3397, 2010, p. 15.lire en ligne https://www.reforme.net/opinions/2011/01/19/journal-12232010-3397-opinions-arbre-noel-lecon-chose-protestante/

Wargenau-Saillens, Madeleine, R & J Saillens évangélistes, Paris, Les Bons Semeurs, 1947, p. 25.

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1 Une autre interprétation veut que l’arbre garni de pommes renvoie à « l’arbre du fruit défendu » de la Genèse, par lequel, en Éden, le mal entra dans le monde, et avec lui la rupture de l’Alliance avec le Créateur. Philippe Rouillard, Les fêtes chrétiennes en Occident, Paris, Cerf, 2003, p. 20. Notons que le lien entre « le mal » et « la pomme » est erroné. Il tire son origine d’un jeu de mot en latin : malus désigne à la fois le pommier et ce qui est mauvais ; malum la pomme et le mal. En langue française, comme en hébreu, les deux mots ne sont pas homonymes. Henri, Blocher,  Révélation des origines, Lausanne, Presses Bibliques Universitaires, 1979, p. 121.

2 Louis-Frédéric François Gauthey, « Fête de l’arbre »,  Essai sur les Écoles du Dimanche, Paris, Agence de la Société des écoles du dimanche, 1858, p. 177‑181   en ligne https://www.google.fr/books/edition/Essai_sur_les_%C3%A9coles_du_dimanche/2d08AAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Essai+sur+les+%C3%89coles+du+Dimanche+gauthey&printsec=frontcover 

3 Nota bene : C’est à François d’Assise que l’on attribue la paternité de la coutume des crèches qui se sont répandues dans la tradition catholique. En 1223, pour illustrer le récit de la nativité, dans l’Église de Grecchio, ce dernier avait créé la première « crèche vivante ». Au XVIe siècle, ce sont les Jésuites qui créèrent les premières crèches avec figurines. La tradition provençale est datée de 1803. Ripert, 1956, p. 14.

4 Madeleine, Wargenau-Saillens, R & J Saillens évangélistes, Paris, Les Bons Semeurs, 1947, p. 25.

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L’école en question : théorie contre pratique !

ecole en question

Théorie contre pratique :
le rôle de l’école en question

Extrait d’un article des Cahiers de l’Institut biblique de Nogent (juin 1995, n° 89) qui n’a rien perdu de sa pertinence.

On reproche aux instituts bibliques et aux facultés de théologie de ne dispenser qu’une formation théorique au détriment de la pratique… On fait là un faux procès aux écoles de type traditionnel, parce que l’on n’a pas bien saisi quel est le but, ou le rôle, de ces écoles.

Dans l’un de ses “entretiens”, l’Express (28 janvier 1993) posait à Antoine Prost1 la question suivante :

On dit habituellement que le système scolaire est mal adapté à la réalité moderne et au monde du travail. Vous, vous semblez suggérer au contraire un retour à un enseignement traditionnel.

Et Antoine Prost répondait :

Oui. Les entreprises, elles, doivent coller à la modernité et s’adapter aux nouvelles techniques. Mais pas l’école. Son rôle est plutôt de donner les “bases”. C’est ce que disent souvent les professeurs : “Untel manque de bases”… En sixième, en première, ou à l’université, on parle toujours de ces fameuses bases. Personne ne les définit, mais cela signale que l’enseignement a bien pour objectif premier de mettre en place les fondements de tout le reste, sans lesquels rien ne pourra se construire.

On pourrait transposer cela pour l’appliquer à notre propos :

On dit souvent que l’enseignement des instituts bibliques et des facultés de théologie est mal adapté à la réalité du terrain, et que les étudiants qui en sortent ne sont pas préparés au ministère… Mais ce sont les Églises et les œuvres qui doivent coller à la réalité du terrain. Le rôle des écoles est plutôt de donner les connaissances bibliques et théologiques de base, et d’apprendre aux étudiants à réfléchir et à travailler avec leur Bible pout construire leur pensée, laquelle orientera leur pratique. Les écoles ont pour objectif premier de mettre en place les fondements de tout le reste, sans lesquels rien ne pourra se construire.

Axer l’enseignement sur un travail pratique est bien, mais insuffisant. Car on ne peut jamais prévoir toutes les situations auxquelles les serviteurs de Dieu auront à faire face. En outre, la réalité du terrain change sans cesse. La connaissance pratique reçue risque donc de devenir rapidement inadaptée. Seule une formation biblique et théologique approfondie permet aux ouvriers sur le terrain de s’adapter aux situations nouvelles, tout en demeurant fidèles aux principes fondamentaux.

L’équipe pédagogique de 1995

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1 Antoine Prost (né en 1933) est un historien, universitaire, ancien homme politique et ex-syndicaliste français. Il chargé de mission auprès du Premier ministre Michel Rocard pour les questions d’éducation.

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À leur clavier !

À LEUR CLAVIER !

magazine evangelique

Le magazine ‘Christianity Today’ en français, vous connaissez ?

Outre-Atlantique, le magazine Christianity Today est une institution. Lancé par Billy Graham en 1956, ce mensuel évangélique « cherche à offrir un point de repère mettant en lumière comment les chrétiens peuvent vivre l’Évangile d’une manière bénéfique pour l’Église et la société ».1 Il touche chaque mois 4,5 millions de chrétiens engagés.

J’y suis moi-même abonné depuis plus de vingt ans et j’y ai trouvé de nombreuses informations intéressantes et autant de réflexions édifiantes. C’est ainsi que j’ai repéré Tish Harrison Warren et suggéré à Excelsis de traduire son livre Liturgy of the Ordinary (Liturgie de la vie ordinaire, 2018).

Depuis quelques années, le magazine américain développe une vision globale (CT Global) pour raconter ce que Dieu fait par l’intermédiaire de son Église partout dans le monde. Il a donc développé des versions digitales en dix-neuf langues dont une en français.

Le pasteur Léo Lehmann, ancien étudiant de la FLTE, est le directeur éditorial de cette version francophone. Secondé par deux ou trois bénévoles, il assure la traduction, et parfois l’adaptation, d’une sélection d’articles en lien avec la direction du magazine. Il rédige les lettres de nouvelles et fait remonter des informations sur la francophonie à ses collègues américains.

Christianity Today en français totalise 6 500 vus par mois. Plus d’un quart des lecteurs sont situés en France et le reste se répartit dans 74 pays : Etats-Unis, Canada, Belgique, Suisse, Côte d’Ivoire, Royaume-Uni, Haïti, Congo, Cameroun…

Christianity Today est un bon moyen d’avoir une vision bien informée de l’évangélisme américain et international. Il faut par exemple lire le papier de Daniel G. Hummel, « L’histoire méconnue de l’évolution des évangéliques à propos d’Israël » en ces temps de guerre entre Israël et le Hamas.

Si vous voulez recevoir la lettre de nouvelles en français, abonnez-vous ici2.

Si vous avez repéré un article intéressant en anglais de Christianity Today, vous pouvez suggérer sa traduction en écrivant à christianitytodayfr@christianitytoday.com.

Si vous souhaitez aider au développement de cette version francophone, rendez-vous ici.

Etienne Lhermenault

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